Quand on est habitué au métro parisien, prendre le
métro en Corée est un plaisir. Tout est extrêmement propre (des nettoyeurs
officient en permanence), le métro est relativement récent donc chaque arrêt est
protégé par des portes vitrées automatiques, on trouve des ascenseurs partout
ou presque (une bénédiction quand on est chargé). De plus, à chaque station des
toilettes très propres et gratuites sont disponibles et bien indiquées.
Les gens sont disciplinés et se rangent en file
indienne pour laisser passer ceux qui sortent, il n'y a pas de bousculade, au
plus un peu d'agitation à l'heure de pointe. Les passagers sont tous plongés
dans leur smartphone, les regards ne se croisent pas.
Cela n'empêche pas les gens d'être attentifs.
Plusieurs fois, ayant le plan du métro affiché sur mon téléphone, on m'a
adressé la parole (en anglais), d'abord pour me demander d'où j'étais et
ensuite pour me proposer de l'aide, même si je n'en avais pas besoin. Les
Coréens tiennent à donner une bonne image de leur pays aux étrangers. On m'a
raconté qu'à l'avant de cars d'étrangers, on a parfois vu un panneau en coréen
le précisant, afin que les automobilistes se comportent correctement.
Un jour, à l'heure de pointe, chargée de mon sac à
dos, je me suis levée une station avant celle où je devais descendre pour
laisser ma place à une dame d'un certain âge (comme moi donc ou à peu près).
Elle a d'abord refusé par signe, ne parlant pas anglais, puis s'est assise en
prenant d'autorité mon sac sur ses genoux ! Les personnes autour se sont alors
manifestées pour me dire quand descendre même si je le savais parfaitement, il
fallait aider l'étrangère d'une manière ou d'une autre.
Je dois dire aussi que lorsque j'ai dû me déplacer
avec ma valise, dans les rares endroits où il n'y avait pas d'ascenseur, je
n'ai jamais eu à la porter, un homme ou une femme se sont toujours proposés
spontanément. Mon expérience à Paris est bien différente !
Le métro de Séoul est aussi prévu pour servir d'abri
anti-aérien en cas d'attaque (n'oublions pas que le pays est toujours
officiellement en guerre), à cet effet, on trouve partout des masques à gaz.
Mais cet aspect si lisse et policé, hérité du
confucianisme, semble cacher beaucoup de frustrations. Des articles de presse
stupéfiants sortis autour du 20 octobre ont révélé que nombre de voyeurs
cachaient des micro-caméras sophistiquées pour voir sous les jupes ou pire,
dans les toilettes, celles du métro en particulier. Une brigade spéciale de
policières sont chargées de la traque aux caméras. Les voyeurs qui se sont fait
arrêter étaient tous d'un bon milieu social, bien sous tous rapports, en
apparence.
Ci-dessous, un article de presse parmi d'autres :
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