"Sur le mât du vent délabré
autour duquel quelqu'un respire, indestructible un sosie, un double, un nuage..."
La Forêt de Varmie, Kazimierz Brakoniecki.Au fond de la forêt noire s'exhale
le parfum sombre des chimères
au revers de la nuit
s'étirent les fils fragiles
de pensées vagues et bleutées
en robes de soie
dans la cour du château
scintille faiblement la moire des mots
reflets pâles sous la lune
d'un monde qui se dérobe
solarisation du rêve
inversion en noir et blanc
ne réveillez pas l'enfant
dans sa cuirasse d'argent
un proverbe sanskrit
s'inscrit en lettres de sang
sur la paroi de la tour
au matin - brisé le cercle de verre
tas de bois tas de pierres
la vent a emporté le nuage
le sosie-frère fausse image
s'est évaporé le mage
- vieux saltimbanque - dans la forêt
reste la rosée hyaline
et dans le silence de l'aube
le bruit sourd du bourgeon qui explose.
Encres Vives, n°348
A paraître en octobre 2009 dans Spered Gouez, hors série, "Femmes en littérature"
Mireille Le Liboux