jeudi 27 mars 2014

Note sur la poésie par Dany Laferrière

Le Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière, Haïtien, Canadien et Académicien français, est un bonheur de lecture et mérite de devenir livre de chevet.
Voici ce qu'il dit de la poésie:

"La fausse poésie, c'est comme la fausse monnaie, cela ressemble à l'original mais ne sert à rien. Pour donner de la valeur à son poème, on croit qu'il faut l'enguirlander de fleurs bleues. La vraie poésie est invisible. Elle naît du désir du lecteur de continuer la lecture quand aucun élément de suspens ne le contraint à le faire. Il arrive que la poésie se loge dans cette énergie qui traverse un récit. Tout ça pour dire que la poésie arrive par surprise - "Art happens", disait Whistler. On ne peut pas mettre le doigt dessus. On a changé un mot et le poème se met à vibrer. La poésie et partout, et pas toujours dans le poème. C'est une fièvre qui monte."


vendredi 7 mars 2014

Petite introduction à la géopoétique

"Pas titubants dans la maison des danses" est le titre d'un article très documenté et passionnant de Lionel Seppoloni sur le site de l'Atelier géopoétique du Rhône.

En voici le début : 


« Je suis allé sur la glace de la mer…
Émerveillé, j’ai entendu le chant de la mer
Et le gémissement des glaces récentes.
Va, va.
Un esprit puissant apporte
La santé dans la maison des danses. »

Chant inuit. [1]



« Il fut un temps où quelques mots simples
auraient suffi à dire cela… »

Philippe Jaccottet, À travers un verger.



Au contact de certains poèmes archaïques sortis de leur contexte primitif, il n’est pas impossible que le lecteur d’aujourd’hui soit saisi par une certaine force anonyme, une densité, une transparence, une évidence du rapport au monde transmises dans toute leur blancheur par des mots sans détours (c’est peut-être cela qui étonne le plus : cette absence de détours…). Quelle ampleur, soudain ! Un souffle passe à travers ces poèmes, qu’on a senti aussi en découvrant cet art des grottes qui a tant bouleversé les peintres du XXe siècle… Mais dans le contexte culturel qui est le nôtre, ce souffle-là, sitôt senti, semble lointain, inaccessible, déplacé, et on ne peut s’empêcher de se dire (avec peut-être un rien de regret) que la poésie contemporaine a bien du mal à l’exprimer.

La suite sur le site :
http://geopoetiquedurhone.org/index.php?page=pas-titubants-dans-la-maison-des-danses