Marilyse Leroux est une écrivaine de la région de Vannes, une poète d'une grande sensibilité et d'une grande profondeur, nourrie de Saint-John Perse et Guillevic, entre autres.
L'autre jour, j'écoutais l'entretien qu'elle a eu avec Michel Philippo sur Bretagne 5, une petite heure de plongée poétique dont je suis ressortie apaisée, sereine, tant la lumière transparaît dans sa voix douce et la profondeur de ses propos, même quand il s'agit de s'amuser à écrire des nouvelles humoristiques.
Je vous conseille de l'écouter en cliquant sur le lien : http://www.bretagne5.fr/actuemission/marilyse-leroux/. Cela illuminera votre journée !
Cette écoute m'a donné le désir de relire ses poèmes. Puisqu'elle précise que ses textes sont d'abord des images mentales avant qu'elle en trouve les mots, j'ai pris plaisir à les associer à quelques photos que j'ai pu faire en vagabondant par routes et chemins.
Textes extraits du recueil Le temps d'ici, édité par Rhubarbe en 2013, prix de poésie des écrivains bretons (AEB) 2014. Tous droits réservés.
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Petite Mer de Gâvres |
Nous
avançons
dans
l’espace bleu
pour
l’amour d’une image
Un signe
que nous pourrions
reconnaître
de l'impossible voyage
Rien ne nous retient
au dos des arbres
le ciel est toujours
plus loin
Nous avançons
dans ce bleu rêvé
pour mieux revenir ici
où croît le désir
à l'abri du rien.
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Quelque part du côté de Pont-Scorff |
Sous les pas
la vie respire
un désir inépuisable
Une rumeur de racine
nous arrache à la terre
Une couleur nous happe
en marge d’un champ
Si la distance se fait espace
l’œil éclate
à tout ce qu’on lui donne.
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Ploemeur, Morbihan |
Une goutte est la mer
un éclat tout le soleil
Le jour est tout le jour
pour qui avance
le corps léger
Les pas renouent
les fils du paysage
en quête de pierres
et de lumières oubliées
Les prés se donnent
comme autrefois
le velours d’une robe
Du plus loin
ou du plus proche
l’œil remonte
à la source.
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