Grandes pierres
Quand le monde était en sa jeunesse
ils ont dressé des pierres
contre le temps.
Ils ont inventé ces géants
que l’on nomme ici peulvan
ils les ont dressés en cercles ou en rangs.
Ils ont laissé des signes sur la terre
le secret des pierres
comme un livre ouvert
ces doigts levés montrant les étoiles
l’origine de toute matière
la gémellité du sang et de la pierre.
Ils ont construit des chambres de pierre
ils ont couché les corps dans les ventres de terre
afin de reprendre l’éternel chemin
de l’humain à l’humus
de l’humus à l’humain.
***
L’homme dit : malheureux comme les pierres.
L’homme pense la pierre
mais la pierre se tait.
Impassible
elle attend
son devenir de sable
son effritement
jusqu’à l’atome d’immortalité.
Quand mon corps aura fini son usage
rendez-moi à la terre
pour accompagner la pierre
dans sa danse d’éternité.
© Mireille Le Liboux
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