Pluie d'été sur l'île
personne sur le sentier
l'île semble déserte.
Une échancrure dans les roches noires :
par cette ouverture
je contemple la mer grise
vers l'horizon noyé
la possibilité d'une autre vie
d'autres villes
je cherche le visage du voyage.
Voix du vent et du ressac
oiseaux blancs happés par les courants
cris des sternes dans les couloirs de falaise
ici loin des hommes
la solitude est abolie
par la pleine présence du monde.
Consolation dans ce pays de l'âme :
j'écoute les conversations des goélands marins
sous la pluie légère
en écrivant sur un carnet mouillé
les variations incessantes du paysage brouillé.
Visite d'un vol de grands corbeaux :
ils tournoient
noirs sur le ciel de perle
me saluent d'un cri rauque et complice
et disparaissent.
Plus loin, le gouffre sombre du Trou de l'enfer
est peut-être une porte de l'enfer froid des Celtes
an Ifern yen, où la mort est accueillante.
Enez Groe, le 17 août 2010
© Mireille le Liboux
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