mercredi 24 septembre 2014

Iles Vestmann

Mardi 12 août 2014

Départ dans le matin frisquet mais ensoleillé par la route nationale 1, celle qui fait le tour de l'Islande et dont il est question dans le roman L'Embellie de Audur Ava Ölafsdottir :

Nous dormons ce soir chez des amis d'une amie de l'amie avec laquelle je voyage, des relations qu'elle a par le réseau espérantiste, mais nos hôtes n'en font pas partie, juste des relations. Bref, de parfaits inconnus. Qui nous ont reçu comme des amis de toujours. Accueil exceptionnel ! L'hospitalité ici, c'est quelque chose !

Pendant que le mari nous fait une visite guidée et commentée de Heimaey, l'île principale habitée de cet archipel volcanique, sa femme est dans la cuisine, en train de préparer des repas gastronomiques à base de langoustines achetées directement au pêcheur, délicieuses, on dirait plutôt des petits homards.

Ce chapelet d'îles,  Vestmannaeyjar, est situé sur une faille volcanique. Des volcans, on en voit partout. Du bateau, on aperçoit sur la côte le fameux Eyjafjallajökull qui a fait tant parler de lui en 2010. 
Nos longeons un autre volcan, inhabité mais où une cabane de chasseurs de macareux témoigne du passé. 



Aujourd'hui, la chasse ne se pratique plus du fait de la diminution de la population de macareux. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, cela n'a rien à voir avec cette pratique ancestrale : il fallait bien se nourrir dans un pays au climat si rude. 
Comme nous l'a expliqué notre hôte, c'est lié à la surabondance de maquereaux dans les parages. Ceux-ci dévorent les petits poissons qui étaient la nourriture des macareux moines qui disparaissent eux-mêmes de ce fait. ils meurent de faim, tout simplement.
Et ce qui met en colère la population de l'île, c'est que l'Europe impose un quota de pêche aux maquereaux, participant ainsi à la disparition des macareux ! Qu'on nous laisse gérer nous-mêmes nos quotas de pêche, réclament-ils. On les comprend !

Arrivée du ferry dans le port, l'équipage profite du soleil, nous aussi.


L'histoire des îles Vestmann est jalonnée d'éruptions volcaniques. De 1963 à 1967, une nouvelle île s'est formée au sud, Surtsey. Inscrite au patrimoine de l'UNESCO en 2008, son accès est strictement réservé aux scientifiques.

Entrée du port


Mais ce qui a marqué durablement Heimaey, c'est la terrible éruption de 1973. Un nouveau volcan est né du 23 janvier au 28 juin, l'Edfell. La majeure partie de la population a dû être évacuée dans l'urgence, plus de quatre cents maisons ont été détruites. Un musée abritant les restes de maisons raconte cette histoire. L'armée américaine stationnée à l'époque à Kelflavik est venue au secours de la population. On craignait que la lave bouche le port, ils l'ont refroidie à l'aide de pompes dont il subsiste un exemplaire exposé près d'un panneau explicatif. Les soldats pompaient l'eau à la main, il manquait de la main d’œuvre pour les aider.


Le gouvernement islandais a acheté toutes les maisons sinistrées et les a fait reconstruire puis les a mises en vente à un prix très bon marché. C'est ainsi que nos hôtes ont acheté la leur, une grande et magnifique maison pour une bouchée de pain. C'est ainsi qu'ils sont restés vivre dans l'île ce qui n'était pas leur projet initial.
Toutes les maisons qui avaient vue sur la mer avant 1973 sont maintenant en bordure du nouveau volcan.

 
L'Edfell est maintenant un lieu de randonnée très prisé, notre hôtesse le parcours tous les jours pour entretenir sa forme.




Le rocher en arrière-plan est célèbre car on peut y voir un éléphant plongeant sa trompe dans la mer. Il y est aussi question d'un dragon.



Le roi de Norvège a offert aux îliens une église de l'an mil, démontée et remontée sur place. On a en a fêté l'anniversaire en 2000. L'église venait d'être repeinte au coaltar.


Au dix-huitième siècle 70 % des bébés mouraient. On priait, on pensait à une malédiction jusqu'à ce qu'un médecin danois découvre qu'il y avait un lien avec le fait de faire sécher le linge à plat sur le sol. Le guano des oiseaux marins infectaient les vêtements des nouveaux-nés qui mouraient très vite. Suite à cette découverte, le roi du Danemark a offert cette crèche aux habitants.


Quelques temps avant de partir, j'avais vu un film au festival "pêcheurs du monde" relatant l'histoire de ce pêcheur qui, après le naufrage du bateau en hiver a nagé toute la nuit dans l'eau glacée et a réussi à survivre et à rejoindre la côte. Le film est impressionnant, on croirait un documentaire, on est avec le pêcheur dans la nuit, parlant à un goéland posé un moment sur l'eau pour ne pas sombrer. Tous ses coéquipiers étaient déjà morts depuis longtemps.
Ce pêcheur est devenu un objet d'étude scientifique car il n'aurait logiquement pas dû pouvoir survivre.
Un panneau sur le site où il a pu atterrir, marchant ensuite dans la neige et sur les rochers coupants, évoque cette incroyable histoire.



Merci encore à nos hôtes pour leur accueil si chaleureux et la visite de l'île, ce furent deux journées très riches grâce à eux.

Je viens de visionner le film Stormy wheather, de Solveig Anspach où j'ai retrouvé avec plaisir le décor de Vestmannyear :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=35965.html

samedi 20 septembre 2014

Islande 2014 : Landmannalaugar

Lundi 11 août, lever à 6 heures pour une balade dans le massif du Landmannalaugar (qui signifie : les bains chauds des gens du pays), près du volcan Hekla dans le parc de Scaftafell.
Pour faire économique, nous allons en voiture jusqu'à Leirubakki où nous prendrons le car spécial qui nous emmènera jusqu'au camp de base et point de départ des randonnées plus ou moins longues.
Les pistes d'accès à partir de là sont en effet interdites aux voitures "normales".

Tout au long de la route ensoleillée, le paysage de plaines sur fond de montagnes enneigées s'affiche en vert et blanc : vert des prairies récemment fauchées, blanc des moutons (souvent par trois, allez savoir pourquoi), des fleurs cotonneuses de linaigrettes, des nuages en fleurs de coton et blanc aussi des roundballers omniprésents. Du plastique, certes, mais une certaine esthétique. Moutons et roundballers sont intimement liés, les seconds nourriront les premiers tout au long du long hiver.

En attendant le car de Leirubakki, je prends quelques photos du champ d'à côté. 


Oui, je sais, c'est trop centré mais j'aime assez ce triangle et cette correspondance avec le nuage floconneux. Tant pis pour les règles de cadrage.

Au passage de gué avec notre car tout terrain conduit de main de maître par une islandaise énergique, on comprend pourquoi, venir en voiture ordinaire est interdit !


Nous partons pour le circuit le plus court, pas question de rater l'horaire du retour. 

Départ de la balade avec vue sur le camp de base.

Ces montagnes de rhyolite colorée sont souvent photographiées dans les revues. J'apprends la photo numérique depuis quelques mois, j'en suis aux balbutiements avec un petit appareil, un bridge Lumix FZ45 acheté d'occasion. Pas question de rivaliser, juste quelques photos acceptables seront mon objectif.


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Obsidienne









Après la marche, le plaisir du bain chaud si on a le courage d'enlever sa polaire.  Malgré le soleil, le vent est frisquet. Mais on a transpiré en tee-shirt à l'abri du vent.


Aux alentours, les fameuses linaigrettes que j'avais découvertes en Écosse. J'aime beaucoup cette fleur du nord.




vendredi 19 septembre 2014

Islande : le "cercle d'or"

Depuis Reykjavik, c'est un circuit classique qui permet de voir trois grands sites : Geysir, Thingvellir, Gullfoss.
Samedi 9 août, nous l'avons fait en car avec Rekjavik excursions. L'avantage, c'est que c'est moins fatigant que de le faire en voiture, l'inconvénient est que tout est minuté, j'ai dû courir pour attraper quelques photos au vol, à déconseiller pour les photographes.
J'ai déjà posté un article sur Thingvellir ci-dessous. Pour avoir une photo de la grande faille d'Almannagja, je me suis fait attendre, on avait juste vingt minutes, très insuffisant pour ce site patrimoine de l'UNESCO !


Sur le chemin, on nous a imposé une halte dans une ferme produisant des tomates sous serres grâce à la géothermie. On a dû droit à un exposé et à acheter de la soupe de tomates servie avec du pain. A dix heures du matin, non merci. Mais il y a eu beaucoup d'amateurs. Les nombreux japonais, entre autres, n'allaient pas manquer ça.



Pour la pollinisation, on utilise des bourdons belges.





A Geysir, on a eu un peu plus de temps. En fait, le geyser de Geysir ne jaillit plus, c'est un autre qui a pris le relai, le Strokkur. Il lance un jet toutes les dix minutes environ. Pour avoir de bonnes photos, il faudrait y passer la journée. Souvent, on déclenche trop tôt ou trop tard. Ou le jet est trop haut ou trop court, mal cadré. Beaucoup de photographes étaient postés là avec un pied. J'ai fait ce que j'ai pu dans le temps qui m'était imparti. Pour les "pros" qui ont le temps, c'est un endroit à ne pas rater. Carte postale ? Et alors ???




Gullfoss est aussi un site grandiose, une des nombreuses chutes d'eau où l'homme est réduit à sa dimension d'animalcule devant cette puissance. En Islande, on ne manque pas d'énergie. Le jeu est d'essayer d'avoir un arc-en-ciel sans que l'objectif de l'appareil soit aspergé d'embruns. L'arc-en-ciel, je ne l'ai pas eu ce coup-là, il aurait fallu pouvoir rester longtemps.




jeudi 18 septembre 2014

Islande 2014 : Reykjavik

Le voyage a failli mal démarrer. J'attendais le bus qui devait m'amener à la gare, j'attendais, j'attendais... rien ! Finalement, quelqu'un m'a dit qu'il n'y avait pas de bus ce matin-là, on enterrait une employée de la compagnie suite à un dramatique accident survenu quelques jours auparavant. Panique ! Pas de taxi sur place et je n'avais pas de numéro de téléphone pour en appeler un de la ville voisine. Panique car après le train, l'avion. Je risquais de le manquer aussi ! Sur ces entrefaites, la chance m'a souri sous la forme d'un voisin qui allait au bourg à pied et à qui j'ai raconté ma mésaventure. Il a accepté d'aller chercher sa voiture et de m'amener à la gare. Ouf ! Heureusement que j'avais prévu large concernant l'horaire !


A l'aéroport de Keflavik, les amis avec qui le voyage était prévu, arrivés eux dans l’après-midi,  étaient bien là pour me récupérer avec la voiture de location. 
L'islande. Le rêve devenait réalité à découvrir. J'allais enfin confronter les visions que j'avais du pays à travers tous les livres que j'avais lus au réel géographique. C'est tout le charme du voyage, celui qui subsiste encore malgré l'uniformisation du monde et les moyens de communication par la toile de la grande araignée.
Je me demandais quelle température il ferait, le ciel était couvert et il devait faire dans les 15 °, comme dans un automne breton. Quel contraste avec les arrivées en Inde quand on part de l'hiver breton pour arriver dans la chaleur qui vous saisit dès la sortie des salles climatisées de l’aéroport !

Notre première découverte de la capitale qui regroupe un tiers des 325 000 habitants du pays fut gustative, au fameux Seabaron réputé à juste titre pour sa soupe de homard. C'est devant le restaurant situé sur le port que cet homme fumait tranquillement sa pipe, le regard plein de nostalgie, un ancien marin-pêcheur peut-être, on les reconnait car ils ont toujours l'horizon au fond des yeux. 




La capitale nous paraît petite, une ville moyenne chez nous. Je me demandais s'il ferait froid, pas plus que ça, juste un peu frais. La ville s'habille de fleurs, c'est l'été.



Couleurs arc-en-ciel partout sur les drapeaux et les boutiques annoncent la gay pride. Ici, c'est une fête familiale auquel tout le monde participe.


Côté fête, tous les samedis les jeunes font ce qu'en Bretagne on nomme "la piste". Là-bas, c'est le "runtur" : la tournée des bars. Il faut dire que le peuple islandais descend des Vikings mais aussi des Celtes, en particulier à cause des esclaves d'Irlande.
C'est peut-être ce qu'a voulu dire ce sculpteur avec cet homme de bronze la tête dans le bloc de granit.




Au cœur de la ville,  un lac, avec des bancs autour, comme partout. 



On croise aussi des graffeurs qui ont carte blanche en plein jour.



Si on se perd, la cathédrale, gigantesque flèche de béton en haut de la ville, sert d'amer. Impossible de la louper.







On peut aussi aller à la plage, le sable vient du Maroc, l'eau chaude thermale vient de la terre et c'est gratuit.





Le vieux cimetière est un havre de paix et de verdure. Pas de pierre tombale mais un arbre sur chaque tombe. Se réincarner en arbre, c'est une belle idée.


On y trouve une stèle honorant les marins français. Beaucoup de pêcheurs bretons ont laissé leur vie dans les parages.




Les maisons traditionnelles étaient en bois, toujours de couleurs vives.



Un autre haut lieu, vu qu'il est en hauteur est le "Perlan", grand bâtiment surmonté d'une coupole et qui abrite un musée, un restaurant, etc.

Sur le parvis, des hommes y dansent.



De là-haut, on voit toute la ville entre mer et montagne.





Dans la direction de Keflavik, l'incontournable "Blue Lagoon" . Un peu cher, mais on peut passer la journée dans cette eau soufrée à 30 ° et s'enduire de boue de silice. On peut même acheter à boire au bar qui donne sur le bassin grâce au bracelet électronique qui vous donne droit à l'entrée.







mardi 16 septembre 2014

Islande : Jökulsarlon

Jokülsarlon signifie "la lagune du glacier". Elle s'est formée suite au réchauffement climatique et de la fonte du glacier Vatnajökull qui arrivait autrefois jusqu'à la mer. 
 
On peut y voir des formes abstraites ou des monstres marins : une main sort de la gueule de l'animal.


Poursuite

Le peuple de la glace

Un elfe

Drôle de troll

L'âge de glace. Poisson ?





C'est un lieu magique où les icebergs forment des sculptures éphémères. On y passerait des journées entières. 

Le matin, phoques et oiseaux marins en pêche contribuent au spectacle et à l'ambiance sonore.




A côté, une deuxième lagune, Fjallsarlon, invite à la méditation :



La webcam en direct de Jokülsarlon : http://www.livefromiceland.is/fr/webcams/jokulsarlon/