lundi 29 août 2011

Gauguin, Segalen, Coatalem

A l'exposition 2011 de l'Abbaye de Daoulas  "Victor Segalen et l'exotisme, rencontres en Polynésie", j'ai acheté entre autres le livre de Jean-Luc Coatalem Je suis dans les mers du Sud. Sur les traces de Paul Gauguin.
Toutes ces rencontres, dans le temps et l'espace, ces chemins qui se suivent et se croisent, parfois sont profondément poétiques, bouleversantes, représentent pour moi le Dao, la Voie, montrée par quelques maîtres.

Segalen, qui arrivé trois mois après la mort de Gauguin, et sans le connaître, se trouve le dépositaire de ce qui reste, et se trouve un maître en cette quête du Divers. Jean-Luc Coatalem, dont je relis des passages de La Consolation des voyages avec toujours autant de délectation et d'émotion (sans le connaître), nous livre sa quête personnelle en emboîtant le pas à Gauguin et Segalen. On vibre avec lui quand il découvre les objets  récupérés au fond du puits oublié et retrouvé de "La Maison du jouir": presque rien, des débris de porcelaine HB Henriot avec motifs de genêts! Mais tant de force émotive dans ces traces!
Que cherche Coatalem si loin, aux Marquises? Extrait, p. 287, livre de poche :

"Après un affreux café à la vanille et un début de migraine, je reprends mon chemin, égaré par ces contradictions, cette multiplication des pistes. Pourquoi les détails sont-ils si vains, si obsédants? A quoi servent ces signes, semés comme de petits cailloux, qui ne mènent à rien sinon à la même évidence ? La disparition, le trou noir. Nous ne laissons rien derrière nous, que des enfants qui ne se souviennent pas, des émotions qui se dissolvent, une vision rêvée du monde, un mirage, une crispation momentanée. Tout héritage serait rogné, d'avance dissous sous la râpe des jours. Nos existences ne tiennent qu'à un fil. Il est mille fois coupé : lumières, obscurités. Et dans ces ténèbres, errants, il y a nos tupapau, ultimes regrets, les seuls plausibles. au moins, plus ils nous tisonnent, plus nous nous souvenons, moins nous mourons à nous-mêmes. Ce qui nous hante est ce qui nous fonde..." (C'est moi qui souligne)

Je tiens JL Coatalem pour un grand poète, même si, à ma connaissance (je vais chercher), il n'écrit pas ce qu'on appelle dans la classification, de la poésie.

jeudi 25 août 2011

Proust, la vie et la littérature

Récit de la révélation de l'oeuvre à écrire dans le dernier volume de la recherche, Le Temps retrouvé :

"La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ; cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas "développés". Notre vie, et aussi la vie des autres ; car le style, pour l'écrivain aussi bien que pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun."  Marcel Proust.

lundi 22 août 2011

Le lanceur de dés. Mahmoud Darwich

Je viens de découvrir ce poème et l'ai lu à longs traits, avec avidité.
Déflagration, bombe à fragmentation, libérant une multitudes de petites flèches de diamant qui se fichent dans mon cortex. Comme si un autre moi-même (plus talentueux mais est-ce le problème?) L'avait écrit.
Je revendique:

"J'ai reçu mon nom par hasard
par hasard,
appartenu à une famille,
et hérité de ses traits, ses caractères
et ses maladies:
..."

"J'aurais pu ne pas exister,
mon père aurait pu
ne pas épouser ma mère,
j'aurais pu connaître le sort de ma soeur
qui poussa un cri puis mourut
sans se rendre compte
qu'elle n'était née qu'une heure
et qu'elle n'avait pas connu sa mère...
J'aurais pu subir le sort des oeufs
de pigeon brisés avant d'éclore."

J'ai appris cet été que ma soeur jumelle, que je croyais innommée a été baptisée post-mortem du prénom de Reine.
J'aurais pu ne pas exister, ou m'appeler autrement, ou...
Et finalement, ça aurait changé quoi?

Ceci me renvoie à un autre texte "Autobiographie en noir et blanc", publié sur ce blog et inspiré par Raymond Queneau.
Je me suis retrouvée aussi dans "Une vie ordinaire", de Georges Perros.
La force des mots simples, des poèmes non enrubannés, mais qui vous percent de part en part.

Aujourd'hui, j'ai envoyé une demande à l'état-civil de Chinon concernant ma soeur jumelle.

J'ai reçu la réponse de la mairie de Chinon aujourd'hui vendredi : inconnue à l'état-civil, ni naissance, ni décès. C'est à n'y rien comprendre. Elle aurait été baptisée post-mortem et enterrée religieusement (dans une sorte de fosse commune, ai-je cru comprendre) sans déclaration à l'état-civil ? Du fait des parents?
De toutes façons, pour moi, ça ne change rien, c'est juste histoire de savoir...

Pour compléter sur la famille, j'ai retrouvé sur internet "le train de la mort", dans lequel mon grand-père maternel, Pierre Bagarie, est parti à Dachau :
http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240.
Ce que je sais d'autre sur lui: né à Porta, Pyrénées Orientales, sa mère s'appelait Bach, d'une famille d'Allemands émigrés. Bagarie est un nom espagnol, d'Andalousie, peut-être.






jeudi 11 août 2011

Article paru dans Ouest-France Ploemeur

Le rendez-vous de Skye de Mireille Le Liboux
Presentation de livre du 6/11/11 11:52 de notre correspondant Louis Gildas
BRETAGNE/BREIZH— C'est bien connu les Bretons sont de grands voyageurs et pour eux les terres de lait et de miel se trouvent quelque part entre mer d'Irlande et brumes d'Écosse. Mireille Le Liboux est bretonne et plus encore voyageuse, ça tombe plutôt bien !
Ca tombe bien en effet car voici qu'elle vient nous faire partager ses aventures dans les hauts septentrionaux de la Celtie... Skye. Skye est l'île la plus haute d'Ecosse et le rendez-vous annoncé en exergue n'aura bien sûr jamais lieu. Un roman ? Non plutôt un récit de voyage qui commence à Becherel, un jour de salon.
Gwennael Le Bars, poète et héros de l'histoire, qui ne s'arrange pas si mal que ça avec sa solitude rencontre une belle- pas dit mais on peut le supposer-poétesse écossaise venue tout droit de... Skye ; justement de Skye.
Et voici donc ce Gwennael Le Bars, ressemblant comme deux gouttes d'eau à la narratrice, cinquantenaire et professeur de lettres qui après échange d'adresses et d'approximatives invitations embarque avec arme-bagage, auto Logan mais sans cartouche de gaz, un soir à Saint Malo pour l'Ecosse. Découverte des autoroutes anglaises qui font encore moins rêver que celles du continent, découverte aussi de cette Ecosse de la dévolution avec des routes praticables, des naturels à l'humour joyeux et d'improbables chaloupes baptisées sur le champ, ferry !
Ca se lit d'une traite, le rendez-vous n'est pas celui que l'on attentait mais au hasard des pages on rencontre Tristan Corbière.
Et ça, ça vaut vraiment le coup du rendez-vous !
" Rendez-vous à Skye" : Mireille Le Liboux, Editions Edilivre, 129 pages. 14,50 € ■
© 2003-2011 All rights reserved. Cet article ne peut pas être reproduit sans autorisation de l' ABP.
Louis Gildas est un reporter indépendant. Il a contribué à Bretagne Hebdo, et Ouest France, , AQUI TV, Radio Périgueux, Le Journal du Périgord, L'Express. Collabore à Armor magazine, Les Terroirs de France, France Bleu Breizh izel, Veillées des Chaumières. 
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=23759&title=Le%20rendez-
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mercredi 3 août 2011

Article dans Ouest-France

Paru dans l'édition de Quimperlé le dimanche 31 juillet.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Mireille-Le-Liboux-rendez-vous-poetique-en-ecosse-_29233-avd-20110731-60995124_actuLocale.Htm


Mireille Le Liboux : rendez-vous poétique en Écosse - Quimperlé

dimanche 31 juillet 2011

Mireille Le Liboux en séance dédicace, hier, au centre culturel. Professeur de lettres au lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient, Mireille Le Liboux dédicaçait hier à l'espace culturel Leclerc son deuxième ouvrage Rendez-vous à Skye, paru aux éditions Edilivre-Aparis en avril 2011. L'histoire ? Le périple d'un cinquantenaire en Écosse, sorte de quête celtique magnifiée par des apparitions féminines. L'auteur, habituée aux textes poétiques, a choisi la trame romanesque « dans le but, dit-elle, de trouver la poésie de l'Écosse. » Dans ses écrits, on y retrouve les traces de Kenneth White, dont elle se dit « très inspirée ». Mireille Le Liboux est l'auteur d'un premier livre, L'empreinte des cygnes ainsi que d'une série de textes sur les îles, parue dans la revue de littérature insulaire. À plusieurs reprises, elle a été l'invitée du festival quimperlois Paroles poétiques.