dimanche 31 octobre 2010

A Bruxelles

j'ai fait le lien entre Raymond Depardon et Breughel. La photo de Berck-Plage, avec les cerfs-volants, ressemble à un tableau de Breughel l'Ancien.
Je n'ai pas ramassé de choux mais j'ai mangé des crevettes de la mer du nord en pensant au terrain vague de Jacques Brel. Et je n'ai pas pu éviter le chocolat.


J'ai aussi trouvé la trace de Rimbaud et Verlaine.

vendredi 29 octobre 2010

Raymond Depardon à la BNF

N'ayant pu avoir accès à l'exposition Monet, je suis allée voir l'exposition Depardon à la BNF et ne l'ai pas regretté. C'est un travail magnifique, j'ai ressenti une forte émotion poétique dans sa recherche et dans les tirages grand format qui transforment  ces portions de réel banal en tableaux de maître. Si on parle de géopoétique, Raymond Depardon est vraiment un géographe (qui écrit la terre) et un géopoéticien (qui cherche à lire les lignes du monde). Le résultat est d'autant plus poétique qu'à aucun moment, il ne cherche à faire poétique, montrer suffit. La composition de chaque photo comporte des rimes (correspondances de lignes ou de couleurs, parallélismes) qui témoignent à qui sait voir du travail de recherche préalable, masqué par une simplicité apparente.
Voici le lien de la BNF François Mitterand: http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_expositions/f.france_depardon.html
Le hors série de Télérama est passionnant, et bien sûr, on peut garder trace des photos dans le livre publié, mais les grands formats exposés sont beaucoup plus "parlants".
Le géographe Michel Lussault, dans Télérama, rappelle l'origine du mot "exister": "être placé" ou "sortir de", selon la version du Robert culturel, et cite Georges Pérec: "Vivre, c'est passer d'un endroit à un autre en essayant de ne pas se cogner" (dans Espèces d'Espaces).

dimanche 17 octobre 2010

Extrait de la Lettre de l’AEB


 
Coup de cœur pour Les Veuves de verre d'Alexis Gloaguen, chez Maurice Nadeau.


Depuis que j'ai fait la connaissance du poète Alexis Gloaguen au Festival de la Parole Poétique, il est devenu l'un de mes maîtres en écriture. Il écrit toujours en extérieur, pour rendre compte de la poétique du monde, que ce soit dans le froid de Saint-Pierre-et-Miquelon, la nuit dans les marais de Séné ou dans la neige des Highlands d'Écosse. Je suis fascinée par sa capacité de passer insensiblement d'une description à une méditation poétique sur la vie, le monde, l'écriture. Je l'ai cité dans mon dernier ouvrage, je le cite encore dans le suivant (en recherche d'éditeur…). Jusqu'à présent, se procurer ses livres tenait du coup de chance, et voilà qu'il a enfin trouvé un éditeur en la personne de Maurice Nadeau, pour le début d'une série d'ouvrages sur les mégalopoles.

Les « Veuves de verre » désignent les tours des grandes villes nord-américaines où il a beaucoup voyagé, c'est un régal de poésie, de méditations, d'humanité, où l'on sent parfois sourdre discrètement la souffrance intérieure du poète. En retraite de l'Éducation Nationale, Alexis Gloaguen est maintenant installé en Bretagne, où, comme l'a dit le journaliste de France 3 Bretagne, « il a acheté un grand chêne », sous lequel on le voyait dans le reportage, tel un druide-poète, alchimiste de l'écriture « du dérisoire », son territoire de recherches. « Or c'est le dérisoire qui marque l'essentiel », écrit-il. Georges Perros disait aussi : « On peut être un grand poète à propos de tout et de rien (la cause ici, c'est le langage) » ( Papiers collés I). Alexis Gloaguen est un grand poète qui nous fait l'honneur de sa présence au sein de l'AEB.

Cet hiver, il sera en résidence d'artiste au phare d'Ouessant.



Mireille le Liboux